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Naissance, Originalité et Renaissance (1937 – 1960)
Le comité de Bretagne est né en 1937 à l’initiative de militants ouvriers et laïques dans la suite logique de la création de la Fédération en 1934 et des conquêtes du Front Populaire, et particulièrement du premier Secrétariat à la Jeunesse et aux Sports confié à Léo Lagrange.
Au sein de la FSGT son histoire est atypique car tout à commencé par un comité Régional implanté non dans la capitale régionale (Rennes), mais tout à l’autre bout à Brest., ville industrielle avec son port de commerce et son port militaire.
Le premier club fut l’Union Sportive Ouvrière Laïque Quilbignonnaise, devenu aujourd’hui Stade Quilbignonnais et PL Jean Le Gouill.
J.Le Gouill, qui fut l’un des fondateurs du Comité, et son président jusqu’en 1960. Les premières activités furent le football, le cyclisme et le cross. Au-delà, nous disposons de très peu d’informations de même que sur la période de la guerre 40-45, bien qu’il semble que quelques activités se soient maintenues malgré l’occupation nazie et la collaboration du gouvernement de Vichy.
A la Libération, la FSGT jouit d’une reconnaissance due à la participation d’un grand nombre de ses militants à la résistance et au tribut payé par certains tels son secrétaire général Auguste Delaune, fusillé après avoir été arrêté au Mans en 1943.
A Brest, ville entièrement détruite et dans le Finistère, cette « aura » et cette reconnaissance acquises dans les combats et par des sacrifices, ont entrainé l’affiliation de nombreux clubs au point qu’en 1947, le comité compte 70 clubs et 2500 licenciés.
Mais, plusieurs d’entre eux étant surtout intéressés dans les conditions de l’époque, par l’obtention de bons pour des équipements ne vont pas rester.
Les activités, vont reprendre, essentiellement au sein des patros laïques municipaux et dans ce qu’on appelle les clubs corpos pour lesquels des championnats sont organisés en football et en ping-pong, alors que dans les patros il s’agit du basket masculin et féminin, du cross, de l’athlétisme, et aussi du ping-pong.
Durant cette période le comité dispose de peu de moyens. Pas de siège, les réunions se tiennent dans un bar. Les PV sont tenus sur des cahiers manu-foll (malheureusement disparus lors d’une inondation du local archives). L’activité de commissions dépend de la solidarité des clubs et les relations avec la Fédération de l’ASPTT.
Mais à partir de 1953, moment ou la subvention nationale de la FSGT est supprimée, et où apparaissent des divisions provoqués par la guerre froide, certains quittent la FSGT pour l’UFOLEP et en 1960, il ne reste plus que 5 clubs et 300 licenciés en basket, tennis de table et cross.
Pourtant, paradoxalement, c’est pendant cette période d’affaiblissement, que ce sont crées les conditions qui vont permettre un nouveau départ.
La Renaissance (1960-1965)
La fin des années 50, le début des années 60 sont caractérisés à Brest, par des transformations liées à la fin progressive de la reconstruction de la ville, avec ce que cela comporte au niveau des installations sportives.
De l’affaiblissement du Comité est née une volonté de résister alimentée par l’action pour le rétablissement de la subvention nationale et par la participation aux luttes du mouvement laïque, ainsi que par l’action pour une juste répartition des installations sportives et des subventions au niveau local et départemental.
Cette volonté est aussi animée par le soutien de la Direction Nationale de l’époque qui n’hésite pas à déplacer des responsables fédéraux.
Avec le recul on peut dire qu’elle s’est surtout appuyée sur la participation à des innovations qui ouvrent la voie à des pratiques éducatives nouvelles et différentes. Cela a été particulièrement le cas des stages de basket de « type nouveau » qui avaient pour particularité de regrouper des joueurs, des entraineurs, des arbitres et la création d’une forme nouvelle de critérium à l’intention des jeunes basketteurs et plus tard des jeunes footballeurs.
Cela a entraîné l’émergence de nouveaux éducateurs et dirigeants et créé les conditions pour engager une diversité d’initiatives à l’occasion du 30ème anniversaire de la Fédération en 1964, particulièrement en direction des comités d’entreprises.
C’est ainsi que les effectifs sont passés de 300 licenciés en 1960 à 1350 en 1965, et que s’est construit une ossature solide avec un comité directeur de 12 membres et 4 commissions (Foot – Tennis de Table – Basket – Cross).
Un Développement record (1965-1980)
Les conditions étant ainsi réunies, un projet de travail conséquent a pu être construit à partir de plusieurs axes qui ont été définis de cette manière :
- Participation à la vie fédérale (congrès nationaux, stages de formation, revue Sport et Plein Air, etc…)
- Participation à la vie sportive locale et départementale
- Engagement dans l’action pour le rétablissement de la subvention nationale et pour nos propres subventions.
- Coopérations avec les autres fédérations affinitaires (UFOLEP – FSF devenue depuis FSCF)
- Impulsion du processus de développement dans plusieurs directions : entreprises, activités enfants et jeunes, nouvelles activités, implantations à Morlaix, Quimper, Quimperlé….
- Organisation de stages et de formes diverses de formation de dirigeants (soirées, journées d’études…)
- Transformation du fonctionnement avec la mise en place d’un secrétariat de 6 membres chargé de la coordination du CD et des commissions et parallèlement location d’un local à la Maison du Peuple et embauche d’une secrétaire à ¼ temps puis à mi-temps.
C’est ainsi que dans le Finistère les effectifs sont passés de 1300 licenciés en 1965 à 7300 en 1975 (dont 6000 dans le district de Brest) et à 8100 en 1980.
Dans le même temps, au niveau régional, avec les implantations en Côtes du Nord et dans le Morbihan, on aboutit à 10600 licenciés au niveau régional.
Au-delà de ces considérations globales, que se sont créées une forme de culture interne et un regard extérieur différent sur la FSGT. Cela s’est fait pas seulement mais surtout par :
- la création de sections enfants multisports (sport jeudi), l’organisation de stages de formation d’animateurs (trices), en relation avec les stages M.Baquet. Le premier eut lieu à St Marc, en 1967 avec 27 participants et les suivants à Santec, Scaer, Le Guivinec…
- Une participation à la fondation et à la création d’un comité départemental des sports.
Dans le contexte de l’époque, ces deux actions se sont forgées dans une relation étroite à la vie fédérale, et aux questions qui agitaient la société, et le monde sportif.
Coté fédéral, ce fut les stages Maurice Baquet et dans leur prolongement la création d’un Conseil Pédagogique et Scientifique et l’organisation annuelle de « sessions théoriques » rassemblant des chercheurs, des éducateurs, des dirigeants.
Côté société, et monde sportif, ce fut d’un côté le désengagement financier de l’état, un nouveau projet de loi et de l’autre des luttes pour la démocratisation des APS avec la création d’un groupe d’initiatives pour la rénovation du sport français (GIRSF) et d’un comité pour le doublement du budget de la Jeunesse et des Sports.
Le comité s’est engagé dans ces luttes en impulsant des initiatives et des coopérations au niveau local et départemental. C’est ainsi, par exemple, que 18 organisations élaborent un texte de propositions rendu public et remis au Ministre P.Mazeaud, par le Président du CD des Sports, lors de sa venue à Rennes, le 18 février 1975, et qu’en novembre 1976, puis en 1977 sont organisés à Brest, des manifestations qui rassemblent 500 à 600 participants.
Tout cela a valu au Comité, une considération qui se traduit par une élection à l’unanimité, à la Présidence du CD des Sports, en 1976.
Contradictions et Transformations (1980-1990)
Cette façon d’appréhender son développement sans se mettre en concurrence et sans rien lâcher sur le sens de son identité, tout en apportant une contribution à la vie du monde sportif a valu au Comité, le soutien des institutions sportives comme ……. des collectivités publiques notamment pour ce qui concerne deux actions :
- le rétablissement de la subvention nationale, obtenu progressivement dans les années 70.
- La revendication d’un poste régional de conseiller en formation, au même titre que les autres comités.
Articulation entre les postes attribués à la Fédé par le nouveau gouvernement de gauche en 1981. Ces soutiens et ces besoins exprimés un projet conçu sur la base d’initiatives où coopèrent des enseignants membres du CPS, un poste est attribué en 1982. Il sera occupé par Yvon Piegelin, l’un des piliers des stages M.Baquet. Pour des raisons personnelles il le quittera au bout d’un an. Cela entraine une réflexion et une dimension avec le centre fédéral et abouti à la décision de restituer le poste au centre fédéral, et de créer un poste de Permanent Fédéral de Région.
Cette création est à situer dans le cadre d’un processus de transformation engagé en 1978, dans la visée d’une création de comités départementaux car jusque là c’est le comité régional qui centralise et coordonne l’activité des districts, qui se sont créés à Brest, Morlaix, Quimperlé dans le 29, St Brieuc et Lannion dans le 22, Lorient dans le 56. Cette décision deviendra réellement effective en 1982.
Entre temps, à Brest, le comité a obtenu de la nouvelle municipalité élue en 1976, d’occuper un local (l’ancienne poste du Pilier Rouge). Avec l’augmentation du nombre de clubs et de licenciés cela lui a permis de créer progressivement un poste de secrétaire à temps complet et plus tard un poste ½.
La création du poste fédéral de région, entraine celle d’un poste de permanent départemental.
C’est ainsi que sont réunies les conditions qui vont permettre de composer avec la crise économique et sociale qui s’ouvre de manière durable, entrainant des transformations dans la société et dans le monde du travail.
Pour aller rapidement à l’essentiel, les nouveaux facteurs à prendre en compte peuvent être ainsi résumés :
- Dans les années 75-80, des aspirations nouvelles ont émergé dans la population. Elles ont conduit à l’émergence de nouvelles activités sous des formes liées au bien être et à la santé : (gym féminine – vélo – tennis – course à pied, etc…)
- A Brest avec l’augmentation de la population la verticalité s’est développée et de nouveaux quartiers se sont construits (Kérourien – Kérédern – Pontanézen…) et en relation des Maisons pour Tous (MPT) et des Centres Sociaux.
- Dans les années 80, la crise entraine progressivement la réduction des effectifs dans les clubs d’entreprises, et la disparition de certains d’entre eux (Par exemple, dans l’industrie de la chaussure dans la Sud-Finistère, et dans la réparation navale à Brest). Le chômage, la précarité, se développent.
- Cela conduit l’état et les collectivités publiques à mettre en place des dispositifs successifs : SIVP - TUC – DSQ – CES, jusqu’à la période des emplois-jeunes, en utilisant pour une large part les associations.
Ancré dans son identité liée au monde du Travail, et à l’éducation populaire, le Comité, avec ses militants, prend le parti de ne pas subir, mais de s’adapter et d’agir, tout en poursuivant l’organisation normale des activités, il prend des dispositions telles que la création d’un club d’accueil pour les pratiquants qui se retrouvent sans club, l’investissement dans des initiatives en direction des quartiers….
Parallèlement des militants d’entreprise disparus créent des clubs dans leur lieu de vie (ex : le CC Bourg Blanc par des anciens de l’AS Guyomarc’h..).
Au final, cela se traduit par :
- des changements au sein des activités : régression du football adultes, disparition de sections « sport jeudi », mais développement des sections APA, des activités Bébés Eau, des activités vélo.
- Une continuité dans l’activité de direction et dans les relations à la vie fédérale
- Et une progression continue des effectifs qui passent pour l’’ensemble du Finistère de 8100 à 11000 licenciés.
On ne peut passer sous silence que le Comité a eu en 1986, la charge d’organiser le Congrès National, ce qui à nécessité une mobilisation exceptionnelle.
Crise et changements dans la continuité (1990-2006)
La décennie 90 a commencé par la mise en perspective de deux grandes initiatives :
- L’organisation en 1991 d’un spectacle de gymnastique de haut-niveau en coopération avec France CEI (ex URSS)
- Les championnats Fédéraux de cyclisme et cyclosport en 1992 à La Martyre.
Ces deux évènements ont été un succès tant au plan de leur organisation qu’au plan financier. La préparation et l’organisation des fédéraux en particulier ont joué un rôle important dans le dépassement des oppositions qui existaient depuis quelques années entre cyclistes et cyclosport, tant au niveau régional qu’au niveau national.
Cela n’a pas empêché l’ouverture d’une crise profonde au sein de la direction du comité, en relation avec celle qui sévissait au Centre Fédéral. Elle s’est terminée par le départ du Permanent de Région, et plus de l’une des secrétaires et par leur remplacement par ceux et celles qui sont là aujourd’hui.
Dans la même période, l’immeuble occupé depuis 1977 atteint par la vétusté a été démoli et le comité a déménagé vers les locaux actuels attribués par la ville de Brest. Comme auparavant le club des Bébés Tritons y est aussi installé.
A partir de là, l’activité de direction, le fonctionnement sont à situer dans une logique de continuité et de changements normaux dans la vie d’une organisation confronté au contexte social, et aux logiques dominantes dans le domaine des APS.
La place de la FSGT s’est affaiblie au niveau du CDOS, mais elle a grandi au sein de l’Education Populaire, notamment par la participation aux réflexions et débats engendrés par l’Offre publique de réflexion sur l’avenir, impulsée par le Ministère de 1998 à 2001.
Cela s’est traduit par l’organisation successive, seuls ou avec d’autres de débats publics sur des thèmes ou des questions tels que :
- vie associative, bénévolat, et professionnalisation
- olympisme et sport populaire
- vie associative omnisport et éducation populaire
- éducation et compétition
Et le 20 novembre dernier, dans le cadre d’un groupe local qui comprend l’Office des Sports, le SNEP, des Patros Laïques, et des organisations diverses, une conférence débat sur le thème « Culture Sportive Humaniste pour Tous : Quel avenir ? ». L’initiative a réuni 100 participants.
Aujourd’hui au moment où se prépare une Assemblée Générale qui aura lieu le 9 mars, la FSGT 29 est engagée dans des nouvelles innovations et des projets tels que : des formations de jeunes animateurs, le développement d’un foot à 5 et à 7 sans arbitres, un festival du sport enfant, etc…
Et à la fin de la saison 2005-2006, il compte 30 activités ; 182 clubs ; 11000 licenciés.
Jusqu’en 2006 dans le Finistère cohabitaient 2 comités autonome : l’un dans le Nord, l’autre dans le Sud du département.
Aujourd’hui ils sont réunis en une même entité.
Les Activités Vélo
Elles ont démarré en 1975 après une « session théorique » fédérale qui avait pour centre de réflexion l’évolution des attentes au sein de la population dans le domaine des APS. L’étude concrète avait mis en évidence que ce qui se préparait était l’émergence du cyclotourisme, du tennis, de la gym féminine.. Aussitôt le comité a pris des dispositions pour accueillir ces activités.
Le cyclotourisme s’est rapidement développé avec l’organisation de « brevets ». Certains souhaitant s’orienter vers la compétition, une commission de cyclisme s’est constituée. Plus tard, à la fin des années 80, la démarche a été la même avec l’apparition du VTT.
Une activité "jeunes et enfants" s’est développée à partir de 1995. Elle a entrainé un besoin de formation et d’éducateurs. Pris en compte des initiatives et un premier stage ont été organisés en 1996 et 1997. Ils ont donné lieu à la production d’un mémento fondé sur l’expérience des stages M.Baquet.
Au total, les activités vélo rassemblent en 2006 : 65 clubs 1680 licenciés, qui se répartissent approximativement ainsi : 800 cyclos, 210 cyclistes, 670 vttistes.
Un championnat fédéral de VTT a eu lieu à Brest en 2003.
Au niveau régional, le Tour de Bretagne cyclo créé, lors de la décentralisation en comité départementaux, dans le but de créer un lieu concret entre tous s’est peu à peu transformé en se développement. Il est devenu un rendez-vous classique en alternance avec le Tour de Normandie.
En 2006, il a rassemblée 500 participants (es) venus de toute la France, et même d’Angleterre.